lundi 7 décembre 2015

SPRINGERLE GATEAU ALSACIEN

Petit abécédaire des SPRINGERLES

LES MOTIFS DES MOULES: Les petits gâteaux dits « springerlés » comme les moules qui servent à les confectionner, étaient faits principalement pour Noël, mais certains modèles ont été faits pour des occasions précises. *
L’ALPHABET : le gâteau servait comme support pédagogique aux enfants en âge d’apprendre l’alphabet. Ils n’avaient le droit de manger de gâteau que quand ils le connaissaient sur le bout des doigts. *
LE BATEAU : il commémore le pacte d’assistance militaire passé entre les Zurichois et les Strasbourgeois le 20 juin 1576. Pour montrer avec quelle rapidité les Zurichois pouvaient voler au secours des Strasbourgeois, ils avaient embarqué sur leur bateau un chaudron de millet chaud. Celui-ci était encore chaud arrivé à Strasbourg en descendant le Rhin.*
LES BÉBÉS : emmaillotés ils servaient pour les naissances ou les baptêmes.*
LES CŒURS : conçus pour les mariages et les fiançailles *
Springerle en forme de cœur © CTRA Stirnweiss
Springerle en forme de cœur © CTRA Stirnweiss
LA FÉCONDITÉ : ces springerles étaient offerts aux jeunes couples. Ils représentent deux cœurs et deux grenades entrouvertes faisant voir la multiplicité des grains, ou un bouquet de 3 fleurs : la tulipe, le dahlia et le tournesol. *
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES : la montgolfière, le train, le bateau à vapeur avec roue à aubes ou une tour de télégraphe. *
LES PERSONNAGES : les plus courants sont des paysans ou citadins, mais certains personnages font l’objet d’une plaque à eux tout seul : le tambour, le couple, la fileuse, le gentilhomme ou encore une belle Strasbourgeoise dont on peut distinguer les initiales. Certains métiers sont représentés comme le jardinier ou la bergère. *
LES SUJETS HISTORIQUES : une botte de hussard napoléonien, un casque à pointe de l’époque où l’Alsace était allemande ou le casque des cuirassiers de la bataille de Reichshoffen *
LES SUJETS RELIGIEUX : ils sont presque exclusivement de formes rondes : la nativité, le songe de Jacob, l’aigle de Saint-Jean, l’agneau pascal ou Daniel dans la fosse aux lions. *
SPRINGERLE : ce mot vient de l’alsacien springen, qui signifie sauter. Afin qu’ils se détachent, il faut taper la planche qui sert de moule sur la table, ce qui les fait sauter. De plus, en séchant, les springerles « font un bond », c’est-à-dire qu’ils obtiennent un petit socle.
* ERNENWEIN, Claude. Explications détaillées sur les springerles

Les springerles font partie des premiers petits gâteaux alsaciens. Cultivé depuis le XVIe siècle dans la région, l’anis leur donne leur goût typique. Traditionnellement, ils sont confectionnés pendant la période de l’Avent et peuvent décorer les sapins de Noël.
Springerle, ou « petit sauteur » est le nom de ces petits gâteaux blancs, mais aussi de leurs moules, qui ont la particularité d’être sculptés et ainsi de donner aux gâteaux un relief typique.
« Ces moules, réalisés en bois de poirier entre les XVIe et XXe siècles, servaient à imprimer avant cuisson la pâte de petits gâteaux de Noël.
Les thèmes de décoration évoquent le cœur et l'amour, les métiers, des animaux réalistes ou mythiques, des scènes de la Bible, des tenues élégantes ou des uniformes, et bien d'autres sujets. Ces centaines d'images creusées dans le bois par une main d'artistes ou au contraire par un sculpteur naïf représentent tous les aspects de la vie quotidienne de l'époque. Des pièces de mobilier, des outils et objets utiles d'époque contribuent à l'évocation d'un passé pas si lointain. » (*)
Les motifs sont religieux ou profanes. Ils peuvent représenter des évènements historiques, rendre hommage à certains métiers, ou prendre la forme de symboles pour les mariages, les naissances, etc... Certains springerles, symbolisant la fertilité étaient offerts aux jeunes couples Ils représentaient deux cœurs et deux grenades entrouvertes faisant voir la multiplicité des grains ou un bouquet de trois fleurs : la tulipe, le dahlia et le tournesol
D’autres, ornés des lettres de l’alphabet entraient dans le quotidien, et traditionnellement, l’enfant n’avait le droit le manger son gâteau que lorsqu’il connaissait son alphabet...
Anciennement en bois fruitier ils sont aujourd’hui en terre cuite.
(*) Musée des Arts et Traditions Populaires, Musée du Sceau. Les springerles [en ligne]. Disponible sur : <http://musee.sceaualsacien.pagesperso-orange.fr/les_springe…> (consulté le 24/07/2012).
Recette du XIXe siècle
D’après la recette de Monsieur Haudot, conservateur et fondateur des musées de la Petite Pierre
2 oeufs
200 g de sucre en poudre
1 paquet de sucre vanillé
275 g de farine
1 pointe de couteau de levure chimique
5 g d’anis en grains
1 moule à springerlé
Battre les œufs avec le sucre et le sucre vanillé jusqu’à ce que le mélange prenne l’allure d’un ruban (15 minutes).
Y incorporer 225g de farine et la levure.
Répandre le reste de farine sur la planche à pâtisserie.
Y déposer la pâte et la pétrir jusqu’à ce qu’elle devienne lisse.
Ajouter de la farine si nécessaire.
Étendre la pâte sur 1 cm d’épaisseur.
La découper à angle droit à la grandeur du moule.
Fariner le moule, puis y presser la pâte.
Décoller la pâte du moule, couper et disposer les motifs sur la plaque à cuire farinée et parsemée des grains d’anis. Laisser sécher 24h dans un endroit modérément chauffé.
Cuire 30 minutes à four modéré.

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